Dignité et droits de l’homme

août 13, 2018

La septième d’une série d’ébauches de chapitres pour un livre-cadeau illustré et au style populaire sur la manière dont la Bible a façonné beaucoup de facettes de nos vies occidentales. Vos commentaires sont les bienvenus.

La devise de la Révolution française, ‘Liberté, égalité, fraternité’, est inscrite aujourd’hui sur les bâtiments officiels, dans toute la France. Le sentiment populaire est que ces valeurs proviennent du Siècle des Lumières, tel qu’inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Plus d’une décennie plus tôt, la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis (1776) déclarait la ‘vérité évidente’ que ‘tous les hommes sont créés égaux’. Pourtant, le philosophe indien Vishal Mangalwadi demande que, si l’égalité était tellement évidente, pourquoi l’Inde hindoue maintient un système de castes, avec les Brahmanes à la tête et les Intouchables au bas de l’échelle ? Et si une évolution matérialiste pose comme principe que les humains sont des phénomènes cosmiques, des accidents de ‘substance visqueuse + évolution’, où est la base pour la dignité ou les droits ?

Pendant près de deux siècles, l’Eglise catholique romaine a considéré les droits de l’homme comme faisant partie d’un agenda séculariste en raison du fort sentiment anticatholique de la Révolution française. Aujourd’hui, les églises et les groupes d’action chrétienne se heurtent encore aux groupes séculiers de défense des droits humains militant pour des causes contraires aux convictions chrétiennes : l’appel à la ‘non-discrimination’ pour promouvoir le mariage homosexuel, ou pour ‘l’auto-détermination individuelle’ concernant le ‘droit’ à la demande d’euthanasie.

Pourtant, depuis Vatican II, l’Eglise catholique romaine a défendu et promu la cause des droits de l’homme. En fait, de nos jours, presque toutes les dénominations d’église adhèrent aux principes des droits de l’homme : par exemple, dans le domaine des droits civils démocratiques, de la liberté religieuse, pour l’abolition des formes modernes d’esclavage, contre la traite des femmes dans l’industrie du sexe et contre la discrimination des migrants.

Les droits de l’homme sont considérés comme universels car ils découlent de la notion de loi naturelle, c’est-à-dire de la loi morale écrite dans le cœur et l’esprit des humains. Pourtant, l’idée que le Siècle des Lumières ait pris cette notion des philosophes grecs et romains, est une image incomplète de la manière dont les droits de l’homme ont vu le jour.

Car deux concepts exclusivement bibliques fournissent les fondements nécessaires et suffisants pour les droits de l’homme. Le premier est que les humains sont la création délibérée du Concepteur Divin, et d’une certaine manière reflètent son image, comme décrit dans le premier chapitre de la Bible. L’autre, énoncé dans le Nouveau Testament, est que tous les êtres humains partagent l’égalité morale, ou comme Paul le dit : ‘En Christ, il n’y a plus ni Juif ni non-Juif, il n’y a plus ni homme ni femme.’

Mais la semence de l’Evangile devait prendre racine en Europe avant que la notion de loi naturelle et l’idée de l’unité fondamentale du genre humain puissent se développer. Paul associait l’idée de loi naturelle à la Loi de Moïse : ‘Des non-juifs font naturellement ce que prescrit la Loi’ (Romains 2:14). Le monothéisme fonda l’idée de l’humanité en tant qu’un ensemble uni, habité par des individus responsables et uniques, tous créés à l’image de Dieu. Cela impliquait que tous avaient droit sur un pied d’égalité aux mêmes droits et libertés. Pour les pères fondateurs américains, héritiers d’un long héritage biblique, c’était ‘une vérité évidente’ – mais pas pour ceux qui n’étaient pas dans la sphère d’influence biblique.

Bien avant les Révolutions américaine et française, d’autres avaient plaidé pour la liberté de conscience, de culte et d’expression, avec des arguments inspirés de la Bible, notamment Erasme, Guillaume d’Orange et Thomas Helwys, fondateur du mouvement baptiste.

Les chrétiens ont également joué un rôle décisif en mettant les droits de l’homme à l’ordre du jour, après les atrocités de la Deuxième Guerre mondiale qui ont galvanisé l’opinion mondiale, à la fois derrière la Déclaration universelle des Droits de l’homme et la Convention européenne des Droits de l’homme. Jacques Maritain, Charles Malik, Eleanor Roosevelt (photo ci-dessus), Robert Schuman et des personnalités de premier plan du Conseil œcuménique des églises ont ainsi contribué à façonner le contexte moderne des droits de l’homme.

 


À la semaine prochaine,

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