Une espèce menacée ?

mai 14, 2018

Les mères en Europe sont une espèce menacée.

Cela semble peut-être trop exagéré. Mais lorsque la maternité n’est plus largement respectée et que les taux de natalité chutent bien en-deçà du taux de remplacement, il semble que les Européens, en tant que race, aient choisi de s’éteindre.

L’Europe de demain sera un continent avec des personnes en plus petit nombre et plus âgées, une société individualisée et atomisée. Imaginez ne pas avoir de cousins, de tantes ou d’oncles. Ce sera le résultat de deux générations de familles à enfant unique. Ce dont l’Europe a besoin, ce sont des familles plus grandes. Et plus de migrants. Mais quel politicien vous dira ça ?

L’expression d’une génération précédente, « C’est comme défendre la maternité ! » (ce qui veut dire « c’est énoncer l’évidence même »), a été rendue obsolète par une génération façonnée par des préférences séculières de satisfaction instantanée au-lieu de la viabilité à long terme. Une jeune parente m’a, une fois, fait remarquer qu’elle était montrée du doigt par ses collègues au travail, parce qu’elle avait un mariage stable. Les obsédés de carrière ne veulent tout simplement pas que des enfants viennent entraver leur succès – ou leur vie sexuelle.

Les chrétiens, avec des familles plus grandes, augmenteront leur présence et leur influence dans la société, à long terme. Francis Schaeffer a prévu le jour où, lorsque vous verriez une femme enceinte, vous sauriez qu’elle est chrétienne – parce qu’elle a de l’espoir pour l’avenir.

Dans beaucoup de pays, la Fête des Mères a été célébrée dimanche dernier, une journée pour accorder une attention particulière à celles qui ont mis au monde chacun d’entre nous. Pour énoncer l’évidence même, il n’y a pas d’avenir sans mères.

La Fête des Mères fut célébrée pour la première fois en Virginie occidentale, aux Etats-Unis, au début du siècle dernier, lorsqu’Anna Jarvis organisa une commémoration pour sa mère, une activiste de la paix qui prit soin des soldats blessés des deux camps de la Guerre civile américaine. Jarvis voulait honorer sa mère en poursuivant l’œuvre qu’elle avait commencé, en mettant de côté une journée afin d’honorer toutes les mères parce qu’une mère était ‘la personne qui a fait le plus pour vous que n’importe qui dans le monde’. Elle insistait afin que ce jour soit nommé au singulier, en référence à la mère de chaque personne.

En 1908, sa proposition de faire de la Fête des Mères un jour férié fut rejetée par les membres du Congrès américain qui ont plaisanté en disant qu’ils devraient aussi proclamer une ‘Fête des Belles-mères’. Jarvis persévéra néanmoins, et en 1914, Woodrow Wilson proclama la Fête des Mères, organisée le second dimanche de mai, comme jour férié national afin d’honorer les mamans.

Être une mère

Ce dimanche, durant l’office religieux auquel Romkje et moi assistions à Amsterdam, le poème suivant d’Allison Woodard a été lu afin de marquer la Fête des Mères. Il exprime avec éloquence le cœur de Mère de Dieu.

Être une Mère, c’est souffrir ; c’est peiner dans l’ombre,

Tendue et déchirée, exposée à l’humiliation à moitié nue,

Soumise aux indignités pour le bien de la nouvelle vie.

Être une Mère, c’est dire : « ceci est mon corps, brisé pour toi, »

Et dès l’instant suivant, en réponse à la faim primaire de l’être créé,

« Ceci est mon corps, prends et mange »

Être une Mère, c’est se vider soi-même, c’est ni sommeiller ni dormir,

Vous êtes tellement à l’écoute des cris dans la nuit –

Offrant votre réconfort, et l’assurance de « je suis là. »

Etre une Mère, c’est pleurer sur les luttes et les exclusions et les blessures

Que vos enfants s’infligent les uns les autres ;

C’est désirer ardemment la réconciliation et l’amour fraternel et – lorsque tout est dit et fait –

C’est rassembler toutes les parties, les offenseurs et les offensés, dans l’étreinte de vos bras

Et c’est murmurer à leurs oreilles qu’ils sont Aimés.

Être une Mère, c’est être vulnérable –

C’est être incomprise, critiquée, accusée

Pour les chagrins des enfants désorientés

Qui ne connaissent pas d’autres endroits où calmer l’angoisse qu’ils ressentent

Sur leur propre existence dans cet univers troublant

Être une mère, c’est hisser sur vos hanches ceux sur qui votre image est imprimée,

Portant la charge de leur poids, se réjouissant de leur affection en retour,

Se délectant de leur émerveillement, saignant en la présence de leur douleur.

Être une Mère, c’est être accusée de sentimentalisme un moment, et d’injustice le lendemain.

C’est être réceptrice d’exigences sans fin, absorbeuse de plaintes perpétuelles, exécutrice de besoins inépuisables

Être une Mère, c’est être une artiste ; une gardienne des souvenirs du passé,

Tisseuse d’histoires inédites, visionnaire de vies qui se profilent.

Être une Mère, c’est être la première voix écoutée,

Et la première méprisée ;

C’est être une raccommodeuse de créations brisées,

Et la consolatrice d’enfants désemparés par ce que leurs mains ont fait.

Être une Mère, c’est être une pierre angulaire et la source,

Dispensatrice de noms, influençant l’identité;

Donnant la vie, façonnant la vie, empathique, soigneuse,

Et donnant l’amour originel.

Copyright ©2017 Allison Woodard. http://www.allisonwoodard.com/god-our-mother-poem/

 


À la semaine prochaine,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Inscrivez vous pour Pensee de la Semaine