La phase à élimination de la Ligue des Champions de l’UEFA, entre les seize dernières équipes, ne reprendront pas avant trois semaines. Et pourtant, de forts accents de chorale de l’hymne familier à tout fan de football ont résonné, la semaine dernière, dans le salon Upper Room à Amsterdam alors que nous esquissions une ‘vue d’ensemble de l’Ancien Testament’, lors de notre session de Bible for Dummies (La Bible pour les nuls), visant à montrer combien la Bible a façonné notre culture.
Alors, quel est le rapport du célèbre hymne avec l’Ancien Testament ?
Le compositeur anglais, Tony Britten, fut chargé par l’UEFA de produire une chanson à thème, avec le sens important de l’évènement, d’un affrontement de champions. « L’idée de la Ligue des Champions était de rendre le jeu encore plus beau et la musique devait refléter cette qualité », expliqua Britten dans une vidéo de l’UEFA au sujet de l’hymne.
L’instrumentation majestueuse et l’explosion intense de la chorale créent l’anticipation des luttes puissantes qui sont sur le point d’être observées dans les grandes cathédrales de football d’Europe. L’inspiration directe de Britten était la musique royale, appelée Zadok the Priest (Tsadok le prêtre), exécutée pour les couronnements des monarques britanniques depuis 1727, lorsque George II de Hanovre fut couronné Roi de Grande-Bretagne et d’Irlande. La musique du couronnement de George fut composée par le compatriote allemand du roi et compositeur du Messie, Georg Friedrich Händel.
(Un de ces jours, je devrais écrire une pensée de la semaine sur la manière dont les Allemands ont conquis la Grande-Bretagne, en commençant par les invasions des Angles et des Saxons jusqu’à l’histoire du nom d’un prince allemand de rang moyen, George Ludwig, électeur de Hanovre, (le père de George II), qui ne parlait pas un mot d’anglais lorsqu’il devint George I, roi du Royaume-Uni, en 1714, et dont le descendant siège toujours sur le trône britannique ; et au sujet des princes de Galles qui, pendant des générations, en tant qu’héritiers du trône épousaient des allemandes, de sorte que l’allemand était la langue maternelle de tous les enfants royaux ; et de la manière dont la Reine Victoria agaçait son cabinet en parlant allemand à son Prince consort ; ou encore de George V, dont la mère, la femme et le cousin (le Kaiser) étaient tous allemands; et comment le nom de la famille royale de Saxe-Cobourg-Gotha fut diplomatiquement changé en Windsor, la Princesse Elizabeth (Windsor) adoptant le nom Mountbatten-Windsor après s’être mariée à Philip, prince de Grèce et du Danemark, dont la mère était une Battenberg (plus tard anglicisé en Mountbatten), et dont le père était un Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, tout ceci étant très embarrassant lorsque vous êtes en guerre avec les Allemands… ou que vous essayez de quitter l’Europe. Mais je m’écarte du sujet.)
Revenons à Händel et à Zadok the Priest. Bien que la partition musicale de Händel pour le couronnement de George fût originale, le texte, mis sur d’autres musiques, avait été utilisé dans chaque couronnement anglais (et plus tard britannique) depuis qu’Edgar fut couronné roi à l’Abbaye de Bath en 973.
Et ici, nous revenons enfin à la connexion de l’Ancien Testament, car le texte est basé sur le premier chapitre de 1 Rois, versets 39-40 :
Le sacrificateur Tsadok et le prophète Nathan oignirent le roi Salomon.
Et tout le peuple dit: Vive le roi! Que le roi vive à jamais !
Amen! Amen! Alléluia! Alléluia!
(Faites une pause et regardez ici.)
En lisant le récit biblique, nous avons l’impression qu’il s’agissait d’une affaire désespérée, de dernière minute, rien de semblable à ce que nous pourrions nous attendre des couronnements britanniques, chorégraphiés et chronométrés à la seconde près. Nathan se précipite pour exhorter Bath-Schéba, mère de Salomon, à dire à David ce qui se trame. David, âgé et malade, demande à Nathan et à Bath-Schéba de monter Salomon sur son mulet, de se rendre à un endroit désigné où Tsadok, le sacrificateur, et Nathan devraient l’oindre d’huile comme roi. Lisez l’histoire complète dans 1 Rois chapitre 1.
Malgré l’avertissement précédent de Samuel à Israël de ne pas suivre les autres nations dans le choix d’un monarque, le règne de Salomon devient le point culminant de l’Ancien Testament et l’apogée des fortunes d’Israël. A partir de là, les choses se dégradent jusqu’à l’exil.
La tradition britannique de tout un millénaire s’est appuyée sur ce scénario biblique, lui conférant une aura d’approbation divine, avec un décor de cathédrales et de cérémonies, des archevêques, des évêques et des chœurs richement vêtus, des couronnes ornées de joyaux surmontées de croix et une foule immense regarder de longues processions de gardes à cheval et de calèches. Cela parle d’autorité, de grandeur, de richesse, de puissance et de gloire.
C’était ce que Tony Britten voulait capturer. Musicalement il s’en approche. Mais lorsque vous lisez les paroles des trois langues officielles de l’UEFA, le français, l’allemand et l’anglais, eh bien… qu’en pensez-vous ?
Ce sont les meilleures équipes/Ce sont les meilleures équipes/L’événement principal/Les maîtres/Les meilleurs/Les grandes équipes/Les champions/Un grand rendez-vous/Un grand événement sportif.
Non, ça ne s’approche pas vraiment de sa source d’inspiration biblique.
Dans d’autres sessions de Bible for Dummies, nous explorerons d’autres exemples de l’influence omniprésente de ce livre remarquable sur notre culture et notre société.
À la semaine prochaine,