La dix-huitième d’une série d’ébauches de chapitres pour un livre-cadeau illustré et au style populaire sur la manière dont la Bible a façonné beaucoup de facettes de nos vies occidentales. Vos commentaires sont les bienvenus.
LA BIBLE, LES NATIONS UNIES ET L’UNION EUROPENNE
Aujourd’hui, les Nations unies et l’Union européenne sont critiquées de toutes parts, par des personnes de toute croyance et d’aucune. Lorsque nous nous demandons pourquoi et comment les Nations Unies et l’Union européenne ont vu le jour, nous découvrons qu’un bon nombre des initiateurs principaux étaient motivés par des valeurs et des idéaux bibliques.
L’une de ces entités aurait-elle pu exister sans inspiration biblique ?
Lorsque la guerre éclata, Sir Winston Churchill, qui n’a jamais été un membre actif de l’église, mit en garde les Britanniques : « la Bataille de la Grande-Bretagne est sur le point de commencer. De cette bataille dépend la survie de la civilisation chrétienne. »
Alors que la guerre faisait rage dans toute l’Europe et au-delà, le désir de construire un monde d’après-guerre libre et pacifique incita Franklin Roosevelt à articuler « les quatre libertés fondamentales de l’homme» : la liberté d’expression, la liberté de culte, le droit de vivre à l’abri du besoin et la liberté de vivre à l’abri de la peur.
Ces idées allaient germer au cours des huit années suivantes, lors de la fondation des Nations Unies, en 1945, et de la formulation de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH)(1948) dont le premier article était libellé comme suit : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Le Dr Charles Malik, un chrétien libanais, fut un des rédacteurs de la DUDH et devint plus tard le président de l’Assemblée générale des Nations unies. Le Secrétaire d’Etat américain, John Foster Dulles, a déclaré que ‘les forces chrétiennes’ avaient été principalement responsables de donner à la Charte des Nations unies une ‘âme’ dans les engagements en matière de droits de l’homme ; parmi ceux-ci la Chine pré-communiste (très influencée par les universités des missions protestantes) et les gouvernements de l’Amérique latine catholique. Eleanor Roosevelt, une actrice-clé dans l’élaboration de la DUDH, priait chaque soir : « sauve-nous de nous-mêmes et montre-nous la vision d’un monde renouvelé. »
Gagner la guerre était une chose ; maintenir la paix en était une autre. Nous oublions facilement à quel point les années d’après-guerre étaient instables, avec les efforts du Kremlin pour renverser les démocraties naissantes de la France, de l’Italie, de l’Espagne et de l’Allemagne de l’Ouest.
Pendant que l’Amérique incitait les dirigeants d’Europe occidentale à formuler des plans pour ramener l’Allemagne de l’Ouest dans la communauté des nations démocratiques, elle a présenté le Plan Marshall comme un ensemble de mesures économiques visant à relancer l’économie, et a créé l’Organisation du traité d’Atlantique nord (OTAN) comme un parapluie protecteur contre la menace soviétique. Bien qu’essentielles pour la restauration de l’Europe occidentale, ces initiatives ressemblaient à un échafaudage à l’extérieur d’un projet de construction. Le processus de renaissance et de reconstruction nécessitait une initiative européenne autochtone.
Le moment crucial pour l’avenir de l’Europe (y compris, à long terme, l’Europe centrale et de l’Est) eut lieu le 9 mai 1950, lorsque le ministre français des Affaires étrangères surprit le monde avec son plan audacieux pour une Communauté européenne du charbon et de l’acier, la première étape vers ce qui est devenu l’Union européenne. Dans un discours de trois minutes, Schuman jeta les bases d’une maison européenne dans laquelle vivent aujourd’hui en paix un demi-milliard d’Européens de 28 (bientôt 27) nations, attachées à la démocratie et aux droits de l’homme.
La vision personnelle de Schuman était que l’Europe devienne une « communauté de peuples profondément enracinée dans les valeurs chrétiennes fondamentales». « La démocratie sera chrétienne ou elle ne sera pas », écrivait-il. « Une démocratie antichrétienne sera une caricature qui sombrera dans la tyrannie ou dans l’anarchie. »
Les Européens d’aujourd’hui peuvent être mal à l’aise face aux références au Christianisme et aux valeurs spirituelles. L’allusion de Churchill à ‘la survie de la civilisation chrétienne’ peut sembler désuète dans une société postchrétienne. Et le discours de Schuman sur la ‘démocratie chrétienne’ serait tourné en ridicule dans de nombreux cercles aujourd’hui.
Pourtant, Schuman et Churchill n’étaient pas des voix isolées. De nombreuses personnalités, engagées dans la rédaction de la DUDH et de la Convention européenne des droits de l’homme, puisèrent consciemment dans leur vision du monde judéo-chrétienne, tout en essayant de trouver un terrain d’entente avec cellesqui avaient d’autres convictions.
Le collègue allemand de Schuman, Konrad Adenauer, estimait qu’il était ‘providentiel’ que ceux qui étaient au cœur du nouveau projet européen soient « animés du désir de construire le nouvel édifice de l’Europe sur des fondations chrétiennes. »
L’affirmation selon laquelle les racines de l’Europe sont principalement chrétiennes, est en grande partie ignorée aujourd’hui. Pourtant, même l’athée britannique, Richard Dawkins, admet franchement que nous ne pouvons pas comprendre l’histoire européenne sans comprendre le Christianisme et la Bible. L’éminent philosophe séculier, Jürgen Habermas, concède qu’il n’y a pas d’alternative à l’éthique judéo-chrétienne pour ancrer la liberté, la solidarité, l’émancipation, la moralité, les droits de l’homme et la démocratie. Ces idéaux sont l’héritage direct de l’éthique juive de la justice, affirme-t-il, et de l’éthique chrétienne de l’amour.
En d’autres termes, sans cet héritage biblique, il n’y aurait pas eu d’Europe telle que nous la connaissons, pas d’Union européenne et pas de Nations unies.
À la semaine prochaine,