Education et savoir

août 20, 2018

La huitième d’une série d’ébauches de chapitres pour un livre-cadeau illustré et au style populaire sur la manière dont la Bible a façonné beaucoup de facettes de nos vies occidentales. Vos commentaires sont les bienvenus. 

L’éducation est, de nos jours, généralement considérée comme le domaine des gouvernements séculiers. L’éducation obligatoire et universelle est tout simplement considérée comme allant de soi. Mais comment ces idées se sont-elles développées ? Et quel rôle la Bible a-t-elle joué pour jeter les bases de l’éducation telle que nous la connaissons aujourd’hui ?

La première société humaine à valoriser l’éducation pour tous, était la nation nouvellement libérée d’Israël, comme nous le lisons dans la Torah, les livres de Moïse :« Enseigne diligemment (ces paroles) à tes enfants » (Deutéronome 6:7 – traduction de la version anglaise King James). Israël devint ainsi la première société pleinement alphabétisée du monde, un riche héritage reflété dans la contribution juive extrêmement disproportionnée à tant de domaines de connaissance, encore de nos jours.

Avec ses racines juives, le christianisme primitif souligna également le rôle de l’enseignement, à la fois dans les affaires de l’église et dans la vie quotidienne. Même si la Grèce et la Rome antique produisirent certainement de remarquables penseurs et enseignants, l’éducation était néanmoins réservée aux classes supérieures et aux hommes. Les chrétiens, qui devinrent connus sous le nom de « les gens du Livre », ouvrirent des sessions d’enseignement aussi bien aux filles qu’aux garçons. Les écoles catéchétiques, où tant les hommes que les femmes étaient instruits par des sessions orales de questions-réponses, se répandirent à Rome, à Ephèse et à Alexandrie, en association avec d’éminents pères de l’Eglise primitive comme Clément, Origène et Athanase. En plus de la doctrine chrétienne, ces écoles commencèrent à enseigner les mathématiques, la médecine et la grammaire. Au début du cinquième siècle, Augustin d’Hippone pouvait dire que les femmes chrétiennes étaient souvent mieux informées en matière de spiritualité que les philosophes païens masculins.

Les écoles épiscopales se développèrent plus tard, au cours du premier millénaire, incorporant le curriculum intégrant le programme scolaire classique dans un cadre théologique chrétien, du moins pour les prêtres stagiaires et les fonctionnaires. Charlemagne nomma le moine anglo-celte, Alcuin de York, afin de promouvoir l’éducation dans tout le Saint-Empire romain germanique au début du 9èmesiècle, un essai de courte durée qui indiquait néanmoins les choses à venir.

Les monastères s’étendant de l’Egypte, à travers la Gaule, en Irlande et sur le continent européen, sauvèrent des manuscrits inestimables de la dévastation barbare. Depuis leurs scriptoria et leurs bibliothèques, les moines érudits irlandais présentèrent la compréhension et la connaissance aux peuples nouvellement convertis en Europe, et furent connus sous le nom de ‘faiseurs de disciples de rois et enseignants des nations’.

Les universités d’Europe se sont développées à partir des monastères, d’abord à Bologne et à Paris, ensuite à Oxford et à Cambridge (à la fin du 12ème et au début du 13ème siècle). Les titres officiels (tels que recteur, doyen ou surveillant), les toges universitaires, l’architecture des collèges et les services de chapelle rappellent tous les origines monastiques de l’université. Encore aujourd’hui, la devise d’Oxford est : Dominus illuminatio mea (L’Eternel est ma lumière, psaume 27).

Johan Cele, des Frères de la Vie commune, créa des écoles, aussi bien pour les pauvres que les riches, à Zwolle et Deventer, aux Pays-Bas, l’axe intellectuel de l’Europe septentrionale avant la Réforme. Ces écoles étaient considérées comme les meilleures du monde. Insistant sur le fait que l’éducation était essentiellement axée sur les normes et les valeurs, et non sur des faits et des chiffres, Cele développa le gymnase, le style de haute école (ou école secondaire) qui allait se répandre en Allemagne et en France (le collège). Les innovations radicales ont consisté à placer les élèves en classes selon l’âge, les examens et le parrainage des plus jeunes élèves par les plus âgés. Thomas à Kempis, le pape Adrien et Erasme ont fréquenté ces écoles.

Les réformateurs tels que Luther et Calvin insistèrent pour que la Bible soit disponible pour tous, ce qui était craint (non sans raison) par la hiérarchie catholique de l’époque, comme étant une invitation à l’anarchie. Les réformateurs voulaient que le peuple comprenne non seulement la Bible, mais aussi le livre des œuvres de Dieu, la création. Ils défendaient l’éducation des garçons et des filles de toutes les classes et ont plaidé en faveur d’écoles financées par des fonds publics. Cela a conduit respectivement à la Deutsche Volkschule (l’école publique allemande) et à l’Académie de Genève, une institution bien en avance sur son temps et un modèle pour les écoles en Ecosse, aux Pays-Bas et en Amérique.

Jan Amos Comenius, appelé le « père de l’éducation moderne », était évêque de l’Ancienne Eglise morave, sa pédagogie étant inspirée par sa vision chrétienne du monde. Toute connaissance était la vérité de Dieu. L’éducation doit être universelle. Les écoles étaient des « ateliers d’humanité ». Les leçons doivent être tirées de la création de Dieu. Comenius développa le premier livre illustré pour enfants au monde.

Friedrich Froebel, fils d’un pasteur luthérien allemand, conçut le kindergarten (en français le jardin d’enfant, c’est-à-dire l’école maternelle) comme un espace où les petits enfants seraient entretenus comme des plantes dans un jardin – un concept désormais répandu dans tout le monde industrialisé.

En Angleterre, Robert Raikes créa des écoles du dimanche pour offrir une éducation aux enfants, le seul jour où ils ne travaillaient pas dans les mines, dans les champs et dans les usines. Ce mouvement se répandit rapidement dans tout le pays et enseignait la Bible et la lecture à un quart des enfants de la nation, à son apogée. Il prépara l’introduction, en 1870, des lois prévoyant l’éducation pour tous en Angleterre, soutenues par le Quaker William Forster.

Franchement, il est difficile d’imaginer à quoi ressemblerait l’éducation aujourd’hui sans l’influence omniprésente de la Bible.

 


À la semaine prochaine,

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