Elargir les horizons

avril 15, 2019

Donc, le débat du Brexit va traîner pendant encore six mois – jusqu’à Halloween, ouà la Journée des Réformateurs, si vous préférez. Est-ce que ce sera ‘des bonbons ou un sort’ ou bien une nouvelle Réforme de la Grande-Bretagne ? Personne ne le sait vraiment pour le moment.

Mais je me demande dans quelle mesure le référendum du Brexit a été façonné par le nombre considérable de Chrétiens britanniques qui pensaient qu’un vote pour le Brexit signifiait qu’ils votaient pour être libérés d’une alliance impie avec un complot catholique ou séculariste. Ce message a été et est encore prêché par des évangélistes bien intentionnés ‘croyant en la Bible’, tels que le suivant, sous le titre,

Pourquoi quitter l’Union européenne signifie que nous pouvons retourner à notre héritage chrétien :

Tout comme la prédication de John et Charles Wesley nous a sauvés de la Révolution française et tout comme nos Journées nationales de Prière, convoquées par le Roi George VI pendant les jours les plus sombres de la dernière guerre nous ont sauvés d’Hitler, je crois que les prières de tant de personnes de Dieu de ces derniers jours, nous ont libérés d’un joug impie qui a marginalisé la foi chrétienne, rendant pratiquement impossible l’enseignement à nos enfants de la vérité de la Parole de Dieu concernant le mariage entre un homme et une femme et d’enseigner l’acceptabilité du changement de sexe à de très jeunes enfants. Sous le couvert de la législation relative aux ‘droits de l’homme’, l’Union européenne a cherché à nous empêcher de témoigner ouvertementdenotre foi en Jésus-Christ en tant que seul moyen de salut.

Je crois que l’Union européenne est l’accomplissement fracturé de l’empire final de la vision de Daniel (les pieds dans Daniel 2:33). Nous devons retourner à notre héritage judéo-chrétien et résister à l’intrusion du sécularisme et de la fausse religion.

Des idées similaires avaient été popularisées, il y a cinquante ans,dans le livre Late Great Planet Earth de Hal Lindsay, mettant en garde contre une confédération des dix nations en Europe occidentale (la Communauté économique européenne). Ce n’est qu’en 1991, lorsque j’ai visité Bruxelles avec une équipe de dirigeants de Jeunesse en Mission Europe pour en apprendre davantage sur le projet européen, que j’ai commencé à réaliser à quel point de telles perspectives étaient mal informées et irresponsables. C’était à ce moment-là que, pour la première fois, j’ai entendu l’histoire de Robert Schuman, et du processus de pardon et de réconciliation, motivé par le Christianisme, qui avait rendu possible le lancement du projet européen. De l’avis de Schuman et d’autres, ce projet visait à rétablir l’héritage chrétien de l’Europe.

C’est une histoire en grande partie inconnue des évangéliques. (Regardez le film ‘Pour l’amour de demain’). La conséquence de la mémoire courte et des horizons étroits est qu’au lieu d’être des partenaires responsables dans la reconstruction de l’Europe d’après-guerre, notre circonscription évangélique n’a eu que peu de contribution constructive à offrir. Nous sommes trop souvent restés sur la touche, pointant du doigt et critiquant, citant les versets de Daniel ou de l’Apocalypse, mais nous n’avions rien à mettre nous-mêmes sur la table. Nous ne savions tout simplement pas comment penser ‘Europe’ ou ‘place publique’.

Lorsque les gens me demandent ces jours-ci : « Est-ce que l’Europe deviendra la bête ? », je réponds « Certainement, oui !… si le peuple de Dieu regarde de la ligne de touche et critique de manière nonconstructive, au lieu d’être sel et lumière comme nous sommes censés l’être. » Mais ce ne sera pas parce que Dieu a voulu que l’Europe devienne « de pire en pire ». Ce sera une prophétie auto-accomplie, conséquence du manque d’apport de compréhension (lumière) et de préservation de ce qui reste (sel) dans une société confrontée à une crise d’identité.

L’Union européenne n’est certainement pas un instrument de gouvernement parfait. Aucun gouvernement sur terre ne l’est. Le parlement britannique nous l’a certainement montréau coursdeux dernières années. Mais que devons-nous apporter en tant que peuple de Dieu ?

Cette question m’a poursuivi pendant des décennies. C’est pourquoi nous, en tant que Centre Schuman pour les Etudes européennes, collaborons avec le ForMission College et l’Université Newman (tous deux situés à Birmingham, au Royaume-Uni) pour offrir un programme de maîtrise en leadership de mission et en Etudes européennes. Un module sur le façonnement de l’Europe retracera la manière dont l’Evangile a été le facteur déterminant dans l’émergence d’une société ou communauté de peuples avec un héritage chrétien commun, ce qui a rendu l’Union européenne possible en premier lieu. Un autre module sur les défis et les opportunités dans l’Europe actuelle examinera l’influence de l’Islam, de la nouvelle spiritualité, du sécularisme, du nationalisme et du populisme, et ainsi que l’histoire et les institutions de l’Union européenne. Les étudiants viendront chaque semestre à Amsterdam pour une médiation de quatre jours, avec la première admission d’étudiants du 17 au 20 juin cette année, et rentreront chez eux pour étudier et accomplir leurs devoirs. Les nouveaux étudiants peuvent se joindre dans des semestres futurs ultérieurs. (Pour plus d’information, cliquez sur ce lien)

Notre objectif est d’élargir les horizons,de donner aux citoyens les moyens de faire la différence sur la place publique en tant que politiciens, fonctionnaires, journalistes, économistes et enseignants, avec une perspective biblique sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe.

Car, à moins que nous ne finissions par reconnaîtreque l’identité de l’Europe est véritablement enracinée dans l’histoire de Jésus, le Brexit sera le moindre de nos problèmes.


À la semaine prochaine,

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