Après les attaques et les menaces à Paris, à Hanovre et maintenant à Bruxelles, stimulant la cause des nationalistes et des politiciens de peur et de xénophobie, la question arrive au premier plan : Y-a-t-il encore de l’espoir pour l’Europe ?
Durant des décennies, nous avons fait la promotion d’un message d’espoir et essayé de réveiller la conscience de la responsabilité chrétienne dans le façonnement de l’avenir de l’Europe. Peu semblaient intéressés. Avec la montée du nationalisme, les tensions causées par la crise financière, la vague soudaine des réfugiés du Moyen-Orient, et maintenant l’ensemencement de la peur et du chaos dans nos salons via les directs télévisés et les médias sociaux, l’avenir de notre société européenne ouverte semble être en jeu. Tout à coup, nous prenons conscience du sérieux de l’avenir de l’Europe.
La maison de l’Europe, comme je le suggérais il y a trois semaines dans une pensée, devient une maison de squatteurs se préoccupant peu des fondations sur lesquelles la maison a été construite à l’origine. Certains s’acharnent fiévreusement à démonter les derniers appuis soutenant encore la structure. Les crises décrites par Frans Timmermans, de la Commission européenne, comme une tempête en parfaite formation, exposent les racines superficielles de nos valeurs européennes professées, dont les Etats membres de l’Union européenne se sont engagés à adopter. Parmi ceux-ci, la solidarité – ‘avec ceux qui pensent comme nous’, l’égalité – ‘mais certains sont évidemment plus égaux que d’autres’, la liberté – ‘pour les seuls Européens mais n’attendez pas de nous d’avoir une quelconque préoccupation pour les étrangers…’
Le manque de foi, de valeurs et de vérités que l’Europe souhaite défendre, autres que le sécularisme, le matérialisme et le libéralisme, l’expose à ceux ayant de fortes convictions et qui sont prêts à sacrifier leur propre vie pour la cause d’Allah.
Barbarie
Professer des valeurs est une chose. Mais qu’est-ce qui nous fait croire en elles ? Si elles ne sont pas enracinées dans des réalités éternelles, elles deviennent ‘des valeurs de beau temps’, rapidement remplacées par la politique de complaisance. Bien que ces valeurs découlent historiquement de fondements bibliques, les Européens sont devenus étrangers à leur source. Les conséquences sont graves.
Le lauréat anglo-américain du Prix Nobel de littérature, T.S. Eliot, croyait que si nous perdions le christianisme, nous perdrions l’Europe. ‘Je ne crois pas que la culture de l’Europe pourrait survivre à la disparition complète de la foi chrétienne’, argumentait-il en 1948. ‘Si le christianisme s’en va, toute notre culture s’en va. Vous devrez alors encore recommencer douloureusement, et vous ne pourrez pas faire fonctionner une nouvelle culture toute faite. Vous devrez attendre que l’herbe pousse pour nourrir le mouton, afin de donner la laine avec laquelle votre nouveau manteau sera fait. Vous devrez passer à travers beaucoup de siècles de barbarie. Nous ne pourrions pas vivre pour voir la nouvelle culture, ni même nos petits-petits-petits-petits-enfants : ‘et si nous le pouvions, pas un d’entre nous n’y serait heureux’.
De nos jours, le rabbin Jonathan Sacks fait écho à l’avertissement d’Eliot, disant que la santé future de l’Europe, politiquement, économiquement et culturellement, a une dimension spirituelle. Perdons cela, dit-il, et nous perdrons, de surcroît, bien plus, comme la dignité humaine, la liberté et la responsabilité, le caractère sacré de la vie, le mariage comme la matrice de la société, la société comme limite morale et engagée face au pouvoir. Si elle retrouve sa foi, elle retrouve son avenir. Pour le bien de nos enfants, et leurs enfants non encore nés, nous, les juifs et les chrétiens, côte à côte, devons renouveler notre foi et sa voix prophétique. Nous devons aider l’Europe à retrouver son âme, plaide-t-il.
Mystère
Tout cela semble saper l’espoir. Pourtant, l’espérance biblique ne repose pas sur les circonstances actuelles ; elle est ancrée dans la personne et les buts de Dieu, deux choses immuables (Hébreux 6:18-19). Notre espoir n’est pas d’abord dans le projet européen, même si la vision des nations vivant ensemble dans la paix rappelle certainement le Psaume 133:1. Beaucoup de dirigeants européens ont ignoré l’avertissement du père fondateur, Robert Schuman, à savoir que l’entreprise avait besoin d’une âme.
Dieu est souverain et Jésus est Seigneur de l’histoire. Oui, des revers et des retards ont lieu dans le cours de l’histoire, de la même manière que l’incrédulité d’Israël retarda sa progression quarante années durant. Cependant, nous continuons à espérer et prier pour l’expansion du royaume de Dieu, son autorité, sur terre – y compris l’Europe – comme au ciel. Ou alors, nous devrions renoncer à prier le Notre Père.
Voici un mystère de l’histoire : comment la prière s’empare du futur de Dieu et l’amène dans le présent ? L’Europe a été confrontée aux pires moments dans l’histoire lorsque le Saint-Esprit fit quelque chose de nouveau. Erasme effectua une réforme, en revenant à ‘la source’, les Evangiles et les lettres, dans lesquelles ‘la parole de Dieu vit, respire, agit et nous parle toujours’. Ses traductions catalysèrent la Réforme il y a 500 ans. John Wesley apporta le réveil et la réforme au sein d’une Angleterre qu’il ne pouvait seulement décrire que comme ‘impie’, il y a presque 300 ans, amenant une réforme sociale de grande envergure, comme l’âge moderne débutait. Schuman, avec ses collègues croyants, Adenauer et De Gasperi, osèrent appliquer l’enseignement de Christ d’aimer et de pardonner, et posèrent les fondations de la maison européenne, initiant 70 années de paix en Europe.
C’est maintenant à notre tour !
À la semaine prochaine,
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