Peu de temps après avoir traversé la frontière entre l’Ecosse et l’Angleterre sur la côte orientale, vous pouvez entrevoir les premiers contours de la petite île appelée Île sainte, ou Lindisfarne, laquelle a profondément influencé la culture et la vision du monde d’une Angleterre naissante, à la fin du premier millénaire.
La silhouette des ruines du château, sur la falaise rocheuse de l’île, fait écho au contour plus pâle, à l’horizon, d’une fortification plus ancienne sur la côte anglaise. Il s’agit de Bamburgh, l’ancienne résidence du roi Oswald qui invita des moines du monastère celte d’Iona à commencer une mission dans son royaume de Northumbrie, en 635.
Notre groupe international de pèlerins en ligne, à la suite de notre première visite virtuelle de l’Héritage celte ‘se rassemblera’ à Dublin, le 3 août, pour le premier des cinq jours pour explorer l’influence des évangiles dans le façonnement de l’histoire de l’Irlande et de Grande-Bretagne, et à partir de là, de l’histoire d’Europe occidentale. Après un tour de l’Irlande où nous visiterons des sites clés de l’histoire de Patrick, ainsi que plusieurs sites de communautés monastiques où littéralement des milliers de jeunes personnes se formaient pour la mission, nous rejoindrons l’Ecosse et voyagerons avec Colomba vers l’île d’Iona, point de départ pour l’évangélisation de l’Ecosse. Après une brève visite du Royal Mile à Edimbourg qui nous fera découvrir l’histoire riche et sacrificielle de l’Ecosse, des premiers Celtes aux missionnaires modernes, comme David Livingstone et Eric Liddell, nous suivrons le voyage de Saint-Aidan d’Iona à Lindisfarne en réponse à l’invitation du roi.
En tournant sur la route côtière, pour suivre les panneaux indiquant l’Ile sainte, qui est coupée de la côte anglaise deux fois par jour par un chenal de marée de plus d’un kilomètre de large, nous roulerons à travers le sable sur une chaussée, marquée par une rangée de piquets en bois, en direction et depuis l’île.
Monument culturel
Bien que l’île ne compte aujourd’hui qu’environ 160 résidents, plus de 650.000 visiteurs viennent chaque année du monde entier : des ornithologues, des marcheurs, des pêcheurs, des artistes, des écrivains, des photographes, et bien sûr, des pèlerins. La statue d’Aidan, près des ruines du prieuré de Lindisfarne, rappelle le saint celte qui a traversé les sables, d’innombrables fois, pour prêcher l’évangile dans toute la Northumbrie, souvent avec le roi Oswald traduisant pour lui du gaélique irlandais en anglo-saxon ou anglais ancien. Peu de vestiges subsistent du monastère original d’Aidan, le prieuré ayant été fondé au 11ème siècle, après l’invasion normande, et le château datant du 16ème siècle.
Le tout premier raid viking sur le sol britannique eut lieu sur cette île, en 793, engendrant l’invasion et à la colonisation, et à l’abandon à terme de Lindisfarne par les moines, en 875. Pourtant, l’héritage littéraire de la communauté d’Aidan comprend ce qu’on a appelé «l‘un des plus grands jalons de la réalisation culturelle humaine. » Car les Evangiles de Lindisfarne sont ce que l’auteur de voyage, William Dalrymple, décrit comme « l’une des plus grandes œuvres d’art sous forme de livre au monde, » et « un document crucial dans l’histoire du Christianisme européen. » Le Sunday Times l’appelait « le livre qui a fait la Grande-Bretagne. »
Les Evangiles de Lindisfarne furent créés sur l’Île sainte par Eadfrith, évêque de Lindisfarne, il y a 1.300 ans, afin d’honorer la mémoire de Cuthbert, né l’année où Aidan s’installa sur l’Île sainte. Alors que Cuthbert grandit et entra dans la vie monastique, Aidan envoya les frères Cedd et Chad en missions apostoliques réussies auprès des Saxons orientaux (Essex) et des Merciens (les Midlands). Cuthbert devint prieur à Lindisfarne en 664, l’année du fatidique synode de Whitby, lorsque Rome exigea, et obtint, la domination sur l’église celte indépendante et décentralisée.
Cuthbert, le bâtisseur de ponts, accepta le verdict de Whitby. Il a souligné l’unité dans la diversité alors qu’il œuvrait à la réforme de la communauté et a acquis une réputation largement répandue en tant que saint homme et faiseur de miracles. Lorsque l’île fut abandonnée face à la menace viking, le corps de Cuthbert et les Evangiles élaborés à sa mémoire commencèrent un voyage mouvementé qui se termina 120 ans plus tard à Durham.
Les Evangiles incarnent richement l’accent mis par Cuthbert sur la diversité dans l’unité. Epoustouflants dans le détail, les couleurs, les dessins ornés, les Evangiles tissent des éléments de reliure de livres, d’ornementation, d’écriture, d’illustration, de thème et de symbolisme, non seulement des traditions celtes irlandaises et romaines qui furent fusionnées à Whitby, mais aussi des racines anglo-saxonnes du scribe. Les experts ont aussi identifié des éléments provenant de sources coptes, byzantines, orientales et celtes britanniques.
L’histoire de Lindisfarne et des Evangiles inspire beaucoup de personnes aujourd’hui à prier et à s’efforcer de tisser ensemble des brins de spiritualité donnés par Dieu qui, au fil du temps, se sont séparés.
Vous pouvez toujours vous joindre à nous pour en apprendre davantage sur ce mouvement de missions inspirant et son influence alors que nous « descendrons » la côte anglaise jusqu’à Durham, York, Lichfield et Cambridge, et finalement jusqu’à Londres et Canterbury.
Pour vous inscrire, écrivez à info@schumancentre.eu. Au lieu des 1.500 € plus les frais de voyage, de logement, de nourriture et d’entrée au musée, vous ne payez que 75 €.
Vous pouvez également rejoindre chaque matin, les mêmes jours, la série de conférences de 10 heures d’Evert Van de Poll, sur la foi chrétienne et le façonnement de l’Europe, également pour 75 €. Ou assistez à l’Ecole d’été pour les Etudes européennes, sur place à Amsterdam avec, tant des séries du matin que du soir, ainsi que des activités d’après-midi de visites de musées, un tour en bateau sur les canaux et plus encore pour 200 € (logement 100 €).
Rendez-vous à Amsterdam ? Ou en ligne ?
À la semaine prochaine,