Paris et Bruxelles, deux villes ayant fait la une des journaux avec les attaques et menaces terroristes, seront des lieux importants cette semaine pour des événements significatifs. La Conférence de Paris sur le changement climatique continuera à faire les gros titres durant les douze prochains jours, alors que les dirigeants mondiaux débattront sur les défis redoutables des changements des modèles météorologiques mondiaux. Plus à ce sujet la semaine prochaine.
À Bruxelles, après six jours d’alerte maximale et toujours sur le qui-vive, aura lieu cette semaine un autre événement important qui ne recevra que peu ou aucune attention médiatique. Le Petit-déjeuner de prière du Parlement européen (EPPB) se tiendra ce mercredi matin, avec des mesures de sécurité plus strictes que d’habitude. L’événement, sur invitation seulement, organisé annuellement dans les bâtiments du Parlement européen à Bruxelles depuis 1998, a pour but d’encourager des relations durables entre politiciens, fonctionnaires et lobbyistes autour de la personne de Jésus.
Les organisateurs mettent l’accent sur les relations plutôt que sur l’agenda, notant que Jésus avait construit un cercle d’amis, par lequel il lança son programme de transformation du monde. Son commandement d’aimer Dieu et d’aimer son prochain a eu, et continue d’avoir une puissance transformatrice exceptionnelle.
Accueilli cette année par treize parlementaires européens, le petit-déjeuner est un des 130 événements similaires, désormais organisés à travers le monde. Le petit-déjeuner de prière original se tint à Washington DC en 1953. Chaque président américain a depuis participé à l’événement là-bas. Bono, Mère Teresa et Tony Blair ont été quelques-uns des récents orateurs.
Ces dernières années à Bruxelles, parmi les orateurs ont figuré l’ancien président de la Commission européenne, Herman van Rompuy, l’ancien président du Parlement européen, Jerzy Buzek, l’ancien vice-premier ministre des Pays-Bas, Andre Rouvoet, et l’humoriste, activiste politique et organisatrice française de manifestations massives, de 1,5 million de personnes en forte protestation contre les changements des lois du mariage, Frigide Barjot.
Dieu & César
Pour la première fois, le Symposium Schuman sur la spiritualité et la politique sera un événement satellite organisé mardi après-midi de 16 à 18 heures, afin de mettre en évidence le rôle essentiel des valeurs spirituelles en politique. Cette initiative du Centre Schuman, prévue pour être tenue annuellement, vise à contester l’hypothèse séculière qu’il n’y a pas de place pour l’expression religieuse ou spirituelle dans l’Etat ou l’institution séculière. Cela revient à dire qu’il n’y a pas de place pour une vision du monde en politique. Ou alors, que seuls les séculiers ont le droit d’apporter leurs croyances au parlement.
La séparation de l’Eglise et de l’Etat n’était pas une invention des rationalistes et des sécularistes, comme on le croit souvent. C’était le fruit du christianisme qui faisait la distinction entre ce qui était de César et ce qui était de Dieu ; entre le trône et l’autel ; entre la Cité de l’Homme et la Cité de Dieu. Avec le temps, cette séparation donna naissance à la caractéristique unique de la vie occidentale, la société civile non contrôlée directement par l’Etat ou l’Eglise.
Au cœur des différentes crises européennes – des réfugiés, de l’islam et l’islamisme, de l’économie, de la légitimité politique, des tensions sociales et même de l’environnement – il y a une crise de la foi et de la croyance. Sans la foi en Dieu, et donc dans les êtres humains créés à l’image de Dieu, les fondements de nos valeurs d’égalité, de dignité humaine, de liberté, de démocratie et de solidarité se transforment en sables mouvants.
Thomas Jefferson, un père du sécularisme traditionnel et principal architecte de la Déclaration d’Indépendance américaine, demanda : « Les libertés d’une nation peuvent-elles être considérées en sécurité quand nous avons retiré leur seule base solide, une conviction dans les esprits des gens que ces libertés proviennent du don de Dieu ? »
Parce qu’aujourd’hui, nous avons peur de dire ce que nous croyons, nous avons peur de défendre les valeurs de la tradition européenne. Au nom du multiculturalisme et du relativisme, nous avons renoncé à notre propre identité européenne. Pourtant, le climat du sécularisme militant a été tellement intimidant durant les dernières décennies, avec la vague montante de l’intolérance au nom de la tolérance, que les politiciens chrétiens ont souvent des difficultés à offrir une alternative aux philosophies dominantes.
Examen & critique
Ce symposium, organisé en la Chapelle de la Résurrection, à un jet de pierre des bâtiments du Parlement et bien connu des politiciens chrétiens, commencera par une présentation du Dr. Margriet Krijtenburg sur la spiritualité de Robert Schuman, reconnu comme ‘Père de l’Europe’, et sur la manière dont sa politique a été inspirée par sa foi. Margriet a écrit sa thèse de doctorat sur la spiritualité de Schuman, et proposera ce que cela peut signifier pour l’avenir de l’Europe. Tunne Kelam, un très respecté eurodéputé senior d’Estonie, ancien dissident à l’époque soviétique, partagera sa propre expérience sur la manière dont sa foi a inspiré sa vie politique.
Un panel formé de plusieurs observateurs avertis de la scène bruxelloise, composé de Christel Ngnambi (de l’Alliance évangélique européenne) et Père Patrick Daly (secrétaire général de COMECE, le Conseil des évêques catholiques européens), partageront leurs points de vue sur les développements significatifs de 2015, dans une perspective chrétienne. Ils clôtureront le symposium en parlant de leurs attentes pour 2016, en offrant une information tant pour la prière que l’action concernant la lutte pour l’avenir de l’Europe.
Tout le monde est le bienvenu à : La Chapelle de la Résurrection, Rue Van Maerlantstraat 22, 1000 Bruxelles, 16 heures.
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Sinon…
À la semaine prochaine,