La Pentecôte marque la naissance du mouvement de Jésus qui balaie encore le monde, au-delà de la prise de conscience de la plupart des Européens, et de manière spectaculaire dans notre vie.
C’était un événement surnaturel, comme l’Incarnation et la Résurrection, ni planifié ni provoqué par les humains. Bien que l’on ait dit aux disciples d’attendre à Jérusalem que l’esprit vienne, ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils attendaient vraiment. Bien que prédit par le prophète Joël, c’était sans précédent dans l’histoire humaine. Lorsqu’il arriva, avec des langues de feu et le parler en langues, cela ne pouvait être expliqué que dans des termes qui offensaient l’esprit rationnel.
Comme pour Noël et Pâques, cet ‘événement irrationnel’ est toujours marqué par des jours fériés nationaux, ici en Europe, où nous sommes censés avoir « quitté » tout ce qui est religieux : en Autriche, en Belgique, à Chypre, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, en Hongrie, en Islande, en Irlande, au Luxembourg, à Monaco, aux Pays-Bas, en Norvège, en Roumanie, en Suisse et en Ukraine.
Et même en France, le berceau de la ‘rationalité’ ! Bien que de 2005 à 2007, à la suite d’une vague de chaleur estivale qui avait surpris le gouvernement, avec des soins de santé inadaptés pour les personnes âgées, il soit redevenu un jour de travail pour compenser financièrement.
La Grande-Bretagne, toujours l’exception, est absente de la liste ci-dessus. Pour quelque raison que ce soit, la Pentecôte est devenue un ‘bank holiday’ (littéralement ‘jour férié bancaire’), ce qui signifie un jour férié national depuis la fin du 19ème siècle, lorsque les banques britanniques sont restées fermées afin que les employés de banques puissent mettre de l’ordre dans les comptes. Les Britanniques appellent la Pentecôte ‘Whit Sunday’ (dimanche de la sagesse ou de l’intelligence) : certains disent que c’est parce que c’était un jour spécial pour les baptêmes, lorsque les candidats portaient des robes blanches ; tandis qu’une source du 15ème siècle expliquait que le Saint-Esprit apportait ‘intelligence (wyt) et sagesse à tous les disciples de Christ’.
‘Sans intelligence’
Même si la plupart des Européens sont de nos jours ‘sans intelligence’ au sujet de la Pentecôte, la célébration à l’échelle européenne est des plus rationnelles et des plus appropriées. Car, à bien y penser, sans la Pentecôte, il n’y aurait pas eu d’Europe telle que nous la connaissons. La Pentecôte a allumé la mèche du mouvement de Jésus, qui, avec le temps, poserait jetterait les bases culturelles et spirituelles communes, de l’Arménie à l’Islande.
Tom Holland raconte cette histoire dans son nouveau livre ‘Dominion’ dont il parlera lors du premier épisode des Schuman Talks mensuels, qui débutera la semaine prochaine, mardi 9 juin à 18 heures (voir ci-dessous). [Ceux-ci ont lieu à 18 heures, le 9ème jour de chaque mois, pour nous rappeler le moment où Robert Schuman ‘alluma la mèche’ pour le mouvement vers la paix et l’unité européenne, à 18 heures le 9 mai 1950.]
La Pentecôte n’a de sens que lorsque vous en avez fait l’expérience. C’était peut-être le but recherché par El Greco quand il s’est peint dans la scène de la chambre haute (dans sa peinture ci-dessus, la deuxième personne à partir de la droite qui regarde le spectateur) alors que des langues de feu planaient au-dessus de la tête des disciples. Qu’El Greco (le Grec), l’artiste crétois de la Renaissance espagnole, qui ait grandement inspiré l’œuvre de Picasso, ait réellement eu une Pentecôte personnelle, je ne sais pas. Mais des millions de personnes l’ont eu au cours de l’histoire, à Jérusalem, dans la maison de Corneille, et au bout du monde, même sur une île au large des côtes néozélandaises.
Car lorsque j’avais quinze ans, j’ai rencontré pour la première fois le Saint-Esprit de cette manière, avec ‘des rires saints’, dans une vieille tente de réunion sur la Great Barrier Island, au tout début de ce qui devint connu comme le mouvement charismatique. Toute notre famille s’est impliquée et nous avons commencé une réunion du vendredi soir dans notre maison, laquelle a commencé à attirer des personnes de toute la ville d’Auckland, avec jusqu’à 80 personnes entassées dans tous les coins.
Inattendu
La semaine dernière, j’ai reçu une vidéo d’un couple pastoral dirigeant St Pauls Church rappelant ces journées, et racontant comment l’archidiacre de cette église anglo-catholique « d’encens et de cloches » a assisté à notre réunion de maison. Plus tard, il écrivit que lorsqu’il entra dans notre salon et y vit un de ses paroissiens, il s’est senti aussi coupable que s’il avait été découvert dans une boîte de nuit. Peu après, alors qu’il priait dans la chapelle latérale de son église, il s’est retrouvé à parler, de façon inattendue, en langues. A partir de là, l’église St Pauls est devenue un centre de renouveau pour les anglicans et les personnes de tous les milieux, faisant partie d’un renouveau qui a influencé toute la nation dans les années 1960 et 1970.
La vidéo, dirigée vers la congrégation, a encouragé un esprit d’attente pour l’inattendu, comme connurent les disciples dans la chambre haute et l’archidiacre dans la chapelle.
De toute évidence, ce qui se passa à Jérusalem attira l’attention des curieux et nécessita une explication. Pierre expliqua à la foule ‘complètement stupéfaite’ (Actes 2:7) que c’est ce que Joël avait prophétisé qui allait se produire ‘dans les derniers jours’.
Mais Jérusalem n’était que le début. Cette effusion se poursuivra jusqu’à ce que tous les peuples soient atteints. L’accomplissement de la promesse de Joël à Jérusalem était la promesse de l’accomplissement de l’effusion de l’Esprit sur ‘toute chair’.
Nous sommes maintenant plus proches que jamais de cet objectif !
À la semaine prochaine,