S’attendre à ce que les mariages durent ‘jusqu’à ce que la mort nous sépare’ est tout simplement déraisonnable – d’après ce que j’ai entendu dire récemment.
Les circonstances de la vie, les intérêts mutuels, les carrières et d’autres facteurs fluctuent et, par conséquent, nos attentes concernant le mariage devraient également être flexibles, selon ce raisonnement.
Cela semble raisonnable, jusqu’à ce que vous commenciez à penser aux conséquences à long terme, tout d’abord pour la société. Avec mes frères et ma sœur, nous avons célébré, hier, le 95ème anniversaire de ma mère en Nouvelle-Zélande. La majeure partie de nos descendants et de nos partenaires étaient présents, formant un groupe d’une trentaine de personnes, avec d’autres connectées via les médias sociaux depuis l’Australie et les Pays-Bas. J’ai essayé d’imaginer à quel point ce scenario aurait été différent si chaque mariage représenté ici, une douzaine environ, avait été un ‘arrangement flexible’. Quel enchevêtrement de permutations et de combinaisons ce serait !
Avouons-le, la famille passe avant tout*. On ne peut s’attendre à ce que le lien et l’engagement, envers les enfants des relations antérieures de son partenaire actuel, soient au même niveau que ceux de sa propre chair et de son propre sang.
Pourtant, je soupçonne que de telles célébrations familiales étendues, de ce type et de cette taille, deviennent une rareté. Tout aussi rare est l’engagement fidèle et exclusif de mes parents, l’un envers l’autre, durant 65 ans – jusqu’à ce que la mort les a séparés – qui était à la base de notre rencontre particulière.
Cette fidélité, à son tour, a donné à la génération de mes frères et de ma sœur un exemple fort à transmettre à la génération de nos enfants. Au final, les mariages sains restent essentiels pour l’épanouissement d’une société. Si nous sommes réellement concernés par l’épanouissement humain, le bien-être de la société et ce que l’on appelle souvent ‘le bien commun’, nous devons alors promouvoir des ou les mariages sains. Ils valent la peine de s’y investir, de travailler et même de se battre pour.
Seuil critique
Le mariage est un facteur majeur dans la réduction des résultats scolaires médiocres, de la délinquance juvénile, de la pauvreté, de la drogue et de la criminalité. Des études montrent que les enfants ayant des parents célibataires sont beaucoup plus susceptibles d’être pauvres que ceux qui vivent avec leurs deux parents. Beaucoup de parents célibataires font un travail héroïque en élevant leurs enfants et méritent tout le soutien qu’ils peuvent obtenir. Mais peu choisiraient ce rôle s’ils avaient le choix d’une relation de mariage stable. Les parents mariés, lorsqu’ils se retrouvent pour une courte période à assumer toute la responsabilité, ne peuvent que se demander comment les parents célibataires gèrent la tâche à plein temps.
Cependant, la séparation, le divorce et les arrangements de vie commune sont de nos jours monnaie courante dans toutes les classes populaires. Des familles ‘mixtes’ ou ‘arc-en-ciel’ deviennent de plus en plus ‘normales’. Jim Wallis, auteur de best-sellers du New York Times, écrit dans son livre ‘The (Un)Common Good’ – Le bien (peu) commun – que, sans un seuil critique de mariages sains et fonctionnels, une société se dirige vers de gros problèmes.
Les publicités, aux Pays-Bas, pour les sites de rencontre de ‘second amour’ ou présentant le divorce comme un billet vers la liberté, ainsi que le flux constant de films et de séries télévisés rendant l’adultère séduisant, sont des indicateurs alarmants de la direction que prend la société. Dieu merci pour le politicien néerlandais qui a fait la promotion d’une campagne de publicité déclarant que l’adultère est ‘le jeu de famille où tout le monde perd’. (Ceci est un jeu de mot sur le mot néerlandais pour adultère, ‘overspel’ ; ‘spel’ signifiant ‘jeu’.)
Lors d’un dîner avec un ami d’enfance, cette semaine, je l’écoutais me parler du divorce de son fils et de l’effet dévastateur sur ses petits-enfants adolescents. ‘J’ai toutes les raisons de détester le divorce’, a-t-il dit avec un profond regret.
Wallis écrit qu’enseigner aux enfants les vertus de l’engagement, de l’intégrité, de la responsabilité et de la fidélité, aussi bien dans leur vie économique que sexuelle, doit être un élément central de la parentalité aujourd’hui. Il appelle à un engagement de contre-culture, pour une sexualité d’engagement plutôt que de divertissement, dans une société où la sexualité de promiscuité est devenue normative, même dans les communautés religieuses.
Réveil
La semaine prochaine, le mercredi 14 février, sera célébrée la Saint-Valentin. Cela signifie que la Semaine du Mariage commence dans de nombreux pays ce mercredi, encourageant ceux qui ont le bonheur d’être mariés, à consacrer du temps et de l’attention à cette relation. La Semaine du Mariage dans une nation rassemble les médias, le monde des affaires, le gouvernement, les groupes religieux et, en fait, quiconque se soucie du mariage. Des milliers d’événements locaux se produisent chaque année dans des bars, des restaurants, des salles communautaires et des églises.
La Semaine du Mariage célèbre la diversité et la vitalité du mariage en tant que fondement de la vie de famille, dans la conviction que le mariage est une institution brillante que la société devrait célébrer. C’est l’occasion de dire « réveillez-vous. Le mariage est une idée géniale ! ».
Puisqu’un mariage en bonne santé est une compétence, c’est une opportunité d’apprendre de nouvelles compétences afin de faire passer les mariages de la mention « bien » à « très bien » ! Un mariage réussi peut s’apprendre, tout comme une personne peut apprendre à lire un livre, à conduire une voiture ou faire une descente de ski en montagne.
Découvrez ce qui se passe dans votre pays cette semaine sur le site de la Semaine du Mariage. Investissez dans votre propre avenir et dans le ‘bien commun’.
* L’expression anglaise, traduite par ‘la famille passe avant tout’, est ‘blood is thicker than water’ (‘le sang est plus épais que l’eau’). Celle-ci dénote la primauté des relations du sang par rapport aux autres.
À la semaine prochaine,