Une aventure urbaine

juillet 31, 2017

Pauvre Moïse ! Pendant quarante ans, il a mené une existence pastorale tranquille dans le désert, prenant soin du troupeau de moutons de son beau-père. Son passé urbain, avec son enfance et son éducation royales, a presque disparu de sa mémoire.

Tout à coup, il est confronté à une vision étrange d’un buisson qui brûle sans se consumer; alors une voix,  se réclamant être celle du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, l’appelle par son nom, lui disant de retourner en Egypte.

Comme c’était troublant! Moïse bégaie des excuses : « qui suis-je pour que je doive y aller… ? » ; « Supposons que j’y aille, qui dirai-je qui m’envoie… ? » ; « Et s’ils ne me croient pas… ? » ; « je n’ai jamais été éloquent… » ; « S’il te plaît, envoie quelqu’un d’autre… ».

N’oubliez pas, le pauvre homme avait déjà quatre-vingts ans. Si seulement il savait ce que les quarante années suivantes allaient apporter…

Avant-goût

Bien qu’étant une bonne décennie plus jeunes que Moïse à cette époque, ma femme et moi pouvons compatir avec lui. Nous aussi nous sentons pris par la peau du cou par le même Dieu d’Abraham, nous disant que nos quarante ans de vie dans la campagne néerlandaise se terminent.

Ce n’est pas tant que ces quarante années et plus ont été une existence pastorale tranquille comme nous imaginons que Moïse l’eût. Mais nous nous réveillons habituellement en entendant les oiseaux et en regardant dehors les arbres et les champs. Cette semaine, cependant, nous sommes à Amsterdam pour y diriger le Masterclass pour les études européennes, comme un avant-goût de notre futur style de vie. Qui sait ce que les prochaines décennies pourraient nous apporter ?

Notre aventure a commencé à la fin de l’année dernière, lorsqu’un jeune couple de Jeunesse en Mission a demandé à Romkje des conseils pour démarrer une fondation pour des filles-mères célibataires. A la fin de la conversation, elle a demandé de quoi d’autre ils auraient besoin pour le ministère. Une grande maison, répondirent-ils.

« Pourquoi pas notre maison ? » répondit Romkje spontanément, sans penser à consulter son mari au sujet de la maison où nous avons élevé nos enfants et vécu pendant 38 ans.

Cependant, cela semblait avoir été comme un moment de Dieu pour elle. Quand elle m’a raconté cela, j’ai moi aussi ressenti que le temps était venu de libérer le Centrum ‘s Heerenhof, l’endroit de Jeunesse en Mission que nous dirigions, pour des dirigeants plus jeunes. Nous pouvions probablement déménager simplement dans une maison à Heerde.

Mais qu’est-ce qui nous retiendrait là, nous demandions-nous ? Notre travail était focalisé sur l’Europe. Nos enfants et petits-enfants vivaient à une heure de voiture vers l’ouest. Nous devions souvent voyager à Bruxelles, ou prendre l’avion à Schiphol. Effectuer le long voyage en voiture vers la maison devenait fatigant.

Donc la nouvelle année a commencé avec une forte sensation de déménagement imminent. Mais pour où ? Nous avons commencé à chercher dans des villes, au sud et à l’ouest, plus près de Bruxelles. Arnhem ? Bois-le-Duc ? Utrecht ? Rien ne résonnait.

De nouveau le verset de ma vie, Hébreux 11:8, m’est revenu comme dans d’autres moments clés de transition : « c’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. »

Abraham, comme Moïse, était, lui aussi, bien au-delà de l’âge de la retraite : septante-cinq ans ! Oui, nous devions être prêts à obéir sans connaître notre destination.

Proposition

Ensuite quelqu’un nous a demandé si nous avions pensé à l’un des bâtiments du ministère de Jeunesse en Mission à Amsterdam. Amsterdam ? En fait, non, nous n’avions jamais envisagé de vivre dans la ville où Romkje démarra Jeunesse en Mission en 1973, en achetant une péniche, baptisée L’Arche, pour une mission d’été là-bas.

Cela aurait peut-être du sens : avec Schiphol, les enfants et les petits-enfants plus près. Après de nouvelles enquêtes avec les dirigeants de Jeunesse en Mission Amsterdam, on nous a demandé de faire une proposition concernant un espace dans la Samaritan’s Inn (l’Auberge du Samaritain). En tant que présidente du conseil de Jeunesse en Mission, Romkje avait aussi signé pour l’achat de ce bâtiment important, en face de la Gare centrale, en 1980. Avec Dwaze Zaken, le café d’arts populaires au rez-de-chaussée, ce bâtiment occupe un emplacement très stratégique dans la ville.

Notre proposition pour un salon interactif, similaire au Salon Schuman ouvert l’an dernier à Bruxelles, semblait s’inscrire dans les plans existants pour une utilisation plus effective du bâtiment. Nous avons commencé à voir de quelle manière nous pourrions nouer le dialogue avec les touristes, les Amstellodamois, et tous ceux intéressés à explorer le rôle de la Bible dans la promotion d’un style de vie urbain florissant.

Au début de ce mois, notre demande a été acceptée. Nous prévoyons désormais de déménager dans le centre-ville d’ici la fin de l’année, et de continuer notre travail du Centre Schuman de là-bas en Europe.

Parfois, nous nous réveillons en pensant que nous sommes simplement fous d’échanger le rural pour l’urbain. Et pourtant, il semble qu’il y ait une méthode divine dans cette folie. L’anticipation est exaltante.

Durant le Masterclass de cette semaine, Evert Van de Poll et moi-même ferons équipe afin d’examiner les paradoxes de la ville, de l’Europe, de l’humanité et d’un Evangile au sein duquel la mort de Jésus a amené la vie de résurrection pour les individus, les familles, les villes, les nations et pour le monde, encore aujourd’hui.

À suivre…


À la semaine prochaine,

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