Un jour à Londres

août 3, 2020

Souhaitez-vous passer une journée à Londres ? Cette semaine, avec environ 30 pèlerins virtuels du monde entier, nous voyagerons à travers l’Irlande et la Grande-Bretagne pour notre premier Tour de l’Héritage celte, dans le cadre de l’Ecole d’été pour les études européennes à Amsterdam. La série de cinq jours retrace l’expansion et l’influence transformatrice de l’Evangile sur ces îles durant deux millénaires. Londres est une de nos dernières escales. Que pouvez-vous voir en un jour dans cette ville qui a aidé à façonner notre monde ?

Comment l’Evangile a façonné Londres ? Que pouvons-nous toujours voir aujourd’hui qui parle de l’histoire des hommes, des femmes et des mouvements qui ont façonné la manière dont nous pensons et vivons de nos jours ?

Pour commencer, comme pour pratiquement toutes les autres villes européennes âgées de plus de 500 ans, une grande partie du vieux Londres était composée d’églises et de monastères. Dès 1300, Londres contenait trente églises et une douzaine de monastères entassés dans les murs de la ville. C’est pourquoi Erasme pouvait se demander, à l’époque de la Réforme : « qu’est-ce qu’une ville si pas un grand monastère ? »

Qu’il était devenu tentant pour Henry VIII de simplement supprimer les monastères et couvents tentaculaires et saisir leurs terres et possessions. N’étant pas quelqu’un qui résistait à la tentation, c’est ce qu’il a précisément fait, après avoir réglé son propre divorce, épousé sa maitresse et remplacé le pape par lui-même à la tête de l’Eglise d’Angleterre. C’est une manière de démarrer une nouvelle dénomination.

Les noms des monastères ont survécu là où les bâtiments ne l’ont pas : Blackfriars (frères noirs, dominicains), Greyfriars (frères gris, franciscains), St Bartholomew’s (Bénédictins), Austin Friars (frères augustiniens), Crutched friars (frères aux béquilles, nommés de la sorte car ils portaient bâton surmonté d’une croix ou crux), le prieuré St. Helens de sœurs, l’abbaye de St. Clare, et le prieuré de St. Mary Overey à Southwark, pour n’en citer que quelques-uns.

Westminster serait sans doute sur la liste de tout visiteur de Londres, le siège du Parlement britannique. Le nom Westminster se réfère à l’église de l’abbaye, littéralement à l’ouest de l’ancienne ville fortifiée de Londres, d’une superficie d’à peine 1,5 kilomètres carrés. Jusqu’à la Réforme, il y avait un Eastminster (église de l’est), près de la Tour de Londres, à l’extrémité est de Londres. Un ‘minster’ était une communauté monastique dédiée aux offices de prière dans l’abbaye. Fondé par des moines bénédictins en 690 apr. J.-C., l’église de l’abbaye a toujours (sauf en temps de coronavirus !) de longues files de touristes attendant de voir où les couronnements, les mariages et les funérailles royales se sont produites pendant mille ans. C’est aussi le lieu de repos ultime pour les rois, les reines, les poètes, les musiciens, les scientifiques et les politiciens de renom.

Lumière directrice

Les alentours de Westminster offrent une preuve des ères humanitaires de l’histoire de Londres. William Wilberforce, le défenseur de l’anti-esclavage et des droits de l’homme, avait son pied-à-terre à Londres, juste en face du Parlement, où une statue du soldat et politicien puritain Oliver Cromwell est élevée en souvenir de son rôle dans l’établissement de la démocratie parlementaire afin de donner une voix au peuple en tant que contrôle du pouvoir et des dirigeants. L’Evangile était la lumière directrice dans l’œuvre et les vies de ces deux hommes.

A côté du Parlement, dans le Victoria Tower Gardens, nous découvrons un fontaine en mémoire à Sir Thomas Buxton, successeur de Wilberforce dans la lutte contre l’esclavage. Alors que Wilberforce voyait la fin de l’esclavage en 1807, Buxton combattit jusqu’à ce que chaque esclave de l’Empire britannique soit libéré en 1833. La belle-sœur de Buxton, Elizabeth Fry, était une Quaker, une autre abolitionniste passionnée, et était connue comme étant « l’ange des prisons » au travers de ses efforts pour la réforme des prisons. Ses visites à Amsterdam ont aidé à persuader les Néerlandais à rendre leur traite d’esclave interdite.

Le Thames Embankment (berge de la Tamise) est un long jardin dans le virage de la Tamise à l’opposé du London Eye (œil de Londres), où d’autres statues rappellent plus d’héros anglais. Un monument pour le politicien chrétien Samuel Plimsoll, par exemple, immortalise sa longue bataille pour sauver les vies de milliers de navigateurs et passagers en instituant la ligne Plimsoll sur la ligne de flottaison de tous les bateaux agréés, tenant les propriétaires de bateaux responsables pour la sécurité de l’équipage et des passagers. William Tyndale, martyrisé près de Bruxelles, est honoré pour son œuvre pionnière de traduction de la Bible en anglais. Le quai où ses Nouveaux Testaments furent passés en contrebande depuis le continent n’est que quelques ponts plus loin sur la Tamise. Une statue de Robert Raikes rappelle aux passants le mouvement d’écoles du dimanche qu’il fonda. En 1831, un enfant britannique sur quatre participait aux écoles du dimanche, précurseurs du système d’école de l’Etat et initiatrices des clubs de sports dont certains sont devenus des clubs de football de Premier League.

Le métro nous amène au Clapham Common à quelques kilomètres au sud de la rivière, où Wilberforce et d’autres de ce qu’on appelait ‘la secte de Clapham’ vivaient, se rencontraient et priaient ensemble pour la fin de l’esclavage, encouragés par Henry Venn, le vicaire de la Holy Trinity Church, une église évangélique toujours active de nos jours, située dans la commune.

Etrangement réchauffé

En se dirigeant à nouveau vers le nord, un arrêt à la Aldersgate Street, aux anciens murs de la ville, nous amène là où John Wesley a ressenti son cœur ‘étrangement réchauffé’. Une grande ‘page’ de son journal, en bronze et en forme de flamme, rappelle sa conversion le 24 mai 1738, ce qui démarra le réveil qui changea la Grande-Bretagne. Une courte marche plus loin nous amène au cimetière de Bunhill Fields, où des non-conformistes comme John Bunyan, William Blake, Isaac Watts, Daniel Defoe et Susanna Wesley sont enterrés. Le fils de Susanna, John, est enterré de l’autre côté de la rue, sur le site de l’église méthodiste mère. De l’autre côté, on peut encore voir le Tabernacle de George Whitefield.

Un autre trajet en métro nous amène à la Whitechapel (chapelle blanche, un autre nom rappelant les nombreuses chapelles, églises et monastères de Londres) à Londres-Est, où les statues de William et Catherine Booth, près du Mendiant aveugle, témoignent de la naissance de l’Armée du Salut, un mouvement très ridiculisé qui a depuis lors gagné un respect mondial et touché des millions de vies.

On peut simplement offrir un aperçu de la richesse spirituelle que cette ville a offert à notre monde.

P.S. Ne ratez pas notre Schuman Talks de ce dimanche.

 


À la semaine prochaine,

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