La foi chrétienne est une histoire de mort…et de résurrection! Cette citation mémorable de l’excellent livre de Philip Jenkins sur l’Europe, God’s Continent, continue d’attiser mon espoir pour ce coin du monde qui a été le plus façonné par l’histoire de Jésus, ainsi que par son rejet.
Car le message de Pâques que nous venons de célébrer ce week-end est un message d’espoir pour l’Europe : que la mort est suivie d’une nouvelle vie, et que le Saint-Esprit est capable d’amener la résurrection de manière nouvelle et inattendue lorsque tout semble être perdu.
Beaucoup ont prédit la disparition de l’Eglise en Europe, certains en jubilant, d’autres avec regret. Cependant, tout comme avec le récit original de Pâques, l’histoire n’est pas finie. La fin est un nouveau commencement.
Malgré le débat sur l’Europe devenant religieusement pluraliste et postchrétienne, la foi chrétienne reste le cadre de référence pour les cultures nationales partout dans le continent. Le Christianisme reste la culture dominante, la leitkultur selon les sociologues. Tandis que le génie pluraliste considère toutes les religions comme étant d’égale valeur, beaucoup d’Européens séculiers considèrent le Christianisme comme ‘leur’ religion quand ils sont à la recherche d’un sens spirituel. Pour les mariages et les funérailles, l’église reste l’institution par défaut pour la plupart.
Zone de désastre
L’histoire de Jésus continue de frapper l’imagination européenne. Près d’un quart de la population néerlandaise a suivi cette histoire jeudi dernier avec la diffusion télévisée en direct de La Passion. Depuis 2011, les compagnies de radiodiffusion évangéliques et catholiques se sont associées pour créer un spectacle vu par un public grandissant chaque année d’un demi-million. Attirant des personnalités de renommée nationales, chrétiennes et non-chrétiennes, comme des chanteurs, des acteurs ou des porteurs de croix, la production donne une nouvelle signification aux chants populaires dans le contexte du récit de la Passion.
La semaine dernière, l’événement se tenait à Enschede, où il y 15 ans, 200 tonnes de feu d’artifice explosèrent, ravageant un quartier entier et tuant 23 personnes. La Via Dolorosa du programme de ce jeudi dernier commença au cœur du lieu du drame, depuis ressuscité avec une nouvelle architecture. Avec les souvenirs des souffrances de la ville, des pompiers en uniforme, ayant perdu des collègues dans la catastrophe, ont porté une croix illuminée pesant 400 kg vers la scène du centre-ville, à travers une foule de 20.000 personnes. En ajoutant à ce nombre les centaines de milliers de personnes ayant assisté aux représentations de La Passion de Saint-Matthieu, ainsi qu’aux autres productions de chorales en liaison avec Pâques, dans de nombreuses langues, à travers l’Europe, au cours des dernières semaines, tout cela nous rappelle combien cette histoire continue de garder la première place dans la conscience européenne.
Actes innombrables
Comme la Grande-Bretagne se dirige vers les élections le mois prochain, la question du rôle de la foi chrétienne dans ce pays est devenue aujourd’hui un enjeu politique majeur. Dans son message de Pâques, le Premier ministre David Cameron a rompu avec la traditionnelle réticence des politiciens de parler de leurs propres croyances religieuses en public. Pâques, a-t-il dit, n’était pas ‘simplement un temps de réflexion pour les chrétiens du pays, mais aussi un temps, pour notre pays entier, à réfléchir sur ce que le Christianisme apporte à la Grande-Bretagne.’
Il a parlé des ‘innombrables actes de bonté’ effectués chaque jour par ‘ceux qui croient et suivent le Christ’. Le cœur du christianisme était ‘d’aimer son prochain’, continua-t-il, en faisant une mention spéciale aux cours Alpha tenus dans les prisons.
Des insinuations que de tels propos sont calculés afin de courtiser des électeurs chrétiens du parti de la droite populiste UKIP peuvent être partiellement vraies. Et personne ne suggérerait que l’Europe est, déjà, en train de vivre un réveil répandu. Néanmoins, voici une preuve suffisante que la prédiction séculariste – que la religion, simplement une phase temporaire dans le développement de l’humanité, était condamnée à s’éteindre – rate largement la cible.
Lors du Masterclass pour les études européennes à Bruxelles cet été (du 2 au 7 août), vous pourrez étudier, avec le Dr. Evert Van de Poll, ce regain d’intérêt envers le christianisme à travers l’Europe, sous toutes sortes de formes – le baptême d’adultes dans l’église Catholique, la prière du style Taizé, le mouvement charismatique dans les églises traditionnelles, les retraites spirituelles, les festivals musicaux et bien plus encore.
Car, non, l’histoire n’est pas finie !
À la semaine prochaine,