Demain, mardi 18 octobre, est la journée européenne contre le trafic des êtres humains.
Voici quelques réalités qui vont nous réveiller.
(Attention : ceci sera bien plus offensif que tout ce que Donald Trump a déjà pu dire !)
2.999.882 – Le nombre de personnes victimes du trafic dans l’Union européenne
C’est plus que la population d’Amsterdam, de Rotterdam et de La Haye réunies. Imaginez un instant cela.
2.279.910 – Le nombre de personnes forcées à se prostituer dans l’Union européenne.
Il s’agit, à nouveau, de la population combinée de Cologne et Munich. Réfléchissez-y.
509.980 – Le nombre de personnes contraintes au travail forcé dans l’Union européenne.
C’est plus de personnes que celles habitant à Toulouse. Ou à Liverpool. Ou à Gdansk. Ou à Anvers.
89.997 – Le nombre de personnes forcées à mendier dans l’Union européenne.
C’est dans notre Europe aujourd’hui. En 2016. Sous notre nez. Devant nos propres yeux. Dans nos villes. Peut-être même dans nos rues, ou à la porte d’à côté.
Mais d’où ces chiffres proviennent-ils ? Comment peuvent-ils être si exacts ? Et de quel cadre temporel parlons-nous ?
Bonnes questions. Je me les suis posées moi-même. Ils viennent d’une étude Eurostat de 17 Etats-membres de l’Union européenne. Ils sont, par conséquent, probablement maintenant obsolètes et trop bas. Mais ils peuvent être les meilleures données que nous ayons. Ils sont cités par le European Freedom Network (Le Réseau européen de la Liberté – Un réseau en croissance de centaines de projets chrétiens engagés dans le combat contre l’exploitation) pour ouvrir nos yeux sur le fait que ce trafic d’êtres humains se passe tout autour de nous.
Julia et Jennifer sont deux personnes-clés dans ce réseau. J’ai travaillé avec elles sur plusieurs projets dans le passé. Elles nous demandent de les aider d’une manière très simple et rapide.
Allez sur leur site internet spécial www.dontshutyoureyes.org et vous trouverez un film de 100 secondes, dérangeant et puissant.
Vous verrez également un bouton ‘Join the thunderclap’(rejoignez le coup de tonnerre). Vous pouvez vous inscrire pour ce ‘coup de tonnerre’, et demain, le 18 octobre, la journée européenne contre le trafic d’êtres humains, un lien sur les médias sociaux que vous choisirez (Facebook, Twitter, etc.) sera montré pour le film Don’t shut your eyes (Ne fermez pas les yeux) simultanément avec plusieurs milliers d’autres personnes. De cette manière, nous créerons tous un ‘coup de tonnerre’ dans les média sociaux, attirant l’attention sur le film, son message et le site internet. (Julia et Jennifer m’ont assuré que Thunderclap est tout à fait digne de confiance, il n’y a aucun risque de sécurité ou de spam).
Prenez 100 secondes pour regarder le film, regardez ensuite le site internet afin d’y apprendre comment repérer le trafic et que faire si vous avez des doutes. Vous trouverez des idées d’action pour tout le monde, avec des sujets de prière et des idées d’action pour les églises également.
Reconnaître le trafic
Nous pouvons, par exemple, y lire qu’il existe différents types de trafic d’êtres humains. Le trafic d’êtres humains et d’autres formes d’exploitation sont tout autour de nous. Les victimes peuvent peut-être laver votre voiture, vernir vos ongles, apporter votre nourriture, réparer votre maison, mendier, travailler dans la prostitution ou poser pour une photo pornographique.
Trois victimes de trafic sur quatre sont impliquées dans l’exploitation sexuelle (prostitution, salons de massage, pornographie, clubs de striptease, etc.) La grande majorité sont des femmes. Une sur sept sont des enfants.
Là où la prostitution est légale, cela ne signifie pas pour autant que le trafic ne s’y produit pas. La police néerlandaise estime que 50 à 90% des personnes, travaillant dans la prostitution aux Pays-Bas, y sont contraintes. Avoir des documents légaux en règle ne signifie pas que tout va bien pour autant.
Les personnes travaillant dans ce qui est appelé ‘l’industrie du sexe’ peuvent ne pas être victimes du trafic, au sens strict du terme, mais sont quand même exploitées. La majorité des travailleurs du sexe n’ont pas le libre choix, mais sont contraints par des facteurs tels que la pauvreté, la toxicomanie, une relation abusive, les dettes ou même des malédictions de magie noire.
Les travailleurs de soins de santé ont un rôle particulier à jouer dans la détection des abus. Est-ce qu’un patient vient pour un traitement avec un ‘ami’ qui semble le contrôler ? Est-ce qu’une patiente demande des avortements à répétition ? Est-ce qu’une personne qui est enceinte ou qui a récemment donné naissance, veut continuer à travailler dans ‘le travail du sexe’ ?
Certaines victimes du trafic sont forcées de mendier. Elles doivent remettre l’argent qu’elles reçoivent à un ‘gardien’. Faites attention spécialement aux enfants qui mendient quand on sait qu’ils devraient être à l’école. Vous est-il possible d’entrer en conversation avec la personne qui mendie ou lui offrir un verre ? Ou est-ce qu’un ‘gardien’ intervient pour vous arrêter ? Soyez très suspicieux si cela arrive.
D’autres victimes du trafic sont des travailleurs forcés. La plupart des victimes sont des hommes ou des garçons. Ils peuvent travailler dans l’agriculture, la construction, les hôtels, la restauration, l’industrie textile, le lavage de voitures, les soins, les services domestiques, la pêche, etc., etc.
Notre part
Il est temps de vous informer, de rester informé et de le dire à vos amis et collègues.
Il est temps de suivre les informations sur le trafic d’êtres humains dans les médias, de se réjouir lorsque les autorités font les choses correctement et d’exiger des améliorations lorsqu’elles se trompent.
Il est temps de faire pression sur vos politiciens, la police, les juges et les médias afin que le trafic d’êtres humains soit arrêté.
Il est temps d’exiger des enquêtes sérieuses et la répression des délits de trafic d’êtres humains.
Il est temps d’exiger un soin compatissant, doté de ressources suffisantes pour les victimes du trafic d’êtres humains.
Il est temps d’exiger que les enfants et les familles vulnérables reçoivent le soutien dont ils ont besoin afin qu’ils ne se retrouvent pas dans des situations de trafic d’êtres humains.
Il est temps de penser à quels biens et services nous achetons, à s’engager à éviter l’économie au noir et, si cela nous est possible, d’acheter auprès d’entreprises particulièrement éthiques.
Voilà, désormais nous sommes au courant. Ne fermez pas les yeux. Provoquez un coup de tonnerre !
À la semaine prochaine,