Noël est passé pour le monde occidental. Les décorations ont été rangées pour une autre année. La nouvelle année a désormais commencé, pour le meilleur ou pour le pire. La vie revient à la ‘normale’.
L’Epiphanie, ou la fête des Trois Rois, vient juste d’être célébrée dans des églises plus traditionnelles. Le samedi 6 janvier, le 12ème jour après Noël, a marqué la fin officielle de la saison des fêtes. Jusqu’à il y a un ou deux siècles, l’Epiphanie était en fait plus importante que le jour de Noël. Elle marquait aussi bien la visite des Rois mages à l’enfant Jésus que le baptême de Jésus par Jean-Baptiste.
Le mot ‘Epiphanie’ vient du grec et signifie ‘manifestation’. Elle célèbre la révélation de Dieu en Son Fils, en tant qu’humain, en Jésus-Christ. Alors que la visite des Mages est traditionnellement considérée comme le symbole de l’autorévélation de Dieu aux Gentils (païens), l’Epiphanie a une dimension missionnaire.
Dans de nombreux pays européens, on peut voir, tout au long de l’année, des motifs écrits à la craie au-dessus des portes d’entrée, comme c’est le cas sur la photo ci-dessus. C’est la pratique de ‘marquer les portes à la craie’ avec des chiffres et des lettres pendant l’Epiphanie. Par exemple : 20+C+M+B+18. Pour ceux qui, comme moi, proviennent de milieux d’église moins traditionnels, cette activité semble plutôt ésotérique et mystérieuse. En réalité, elle a un sens et une préséance bibliques profondes.
Les chiffres se rapportent à l’année civile (20 et 18, par exemple, pour l’année 2018) ; les croix représentent Christ. Les lettres C, M et B sont les initiales des noms traditionnels des Mages (Caspar – Gaspard en français, Melchior et Balthasar). Mais leur signification principale est une manière de se rappeler la bénédiction latine Christus mansionem benedicat, qui signifie, Que Christ bénisse cette maison.
Hospitalité
Certains voient cette coutume de marquer les portes à la craie comme prenant exemple sur les Israélites, dans l’Ancien Testament, qui marquèrent leurs portes lors de la Pâque pour être sauvés de l’ange de la mort.
De même, la pratique ‘ épiphanique’ est traditionnellement considérée comme protégeant les foyers chrétiens, contre les mauvais esprits, jusqu’au prochain jour de l’Epiphanie, au cours duquel la coutume est répétée.
Les Catholiques romains, les Anglicans et les Luthériens, ainsi que certains Méthodistes, Presbytériens et d’autres, ‘marquent leurs portes à la craie’ pour inviter la présence de Dieu dans leur foyer, tout comme la Sainte Famille a offert l’hospitalité aux Mages (et donc à tous les Gentils). Ils considèrent l’acte comme consacrant leurs maisons ’en tant que lieux d’hospitalité chrétienne, comme des avant-postes sûrs et paisibles du Royaume de Dieu dans le monde, en tant qu’habitations de guérison et de repos.’ Comme Dieu s’est ‘manifesté’ et demeure parmi nous, nous devrions désirer que la vie dans nos foyers révèle le Christ aux autres.
La craie, une substance ordinaire de la terre, est vue comme de la poussière utilisée pour un usage saint. Cela nous rappelle que ‘nous sommes de la poussière du sol, la plus ordinaire des substances, et pourtant nous sommes façonnés en tant qu’êtres saints pour des objectifs saints’. La craie ne laisse aucune marque permanente. La pluie et le soleil effaceront probablement la marque avec le temps, mais chaque fois que les habitants pénètrent dans leur maison, ils se rappellent de la raison de tout cela et sont mis au défi de se consacrer à nouveau à cette fin. Alors que généralement les marques sont destinées à rester au moins jusqu’à la Fête de la Pentecôte, souvent elles ne sont pas du tout retirées. Une autre année passe et une nouvelle Epiphanie arrive pour un nouvel engagement à être les Lumières du Monde.
Avant-postes
L’Epiphanie nous rappelle que Noël n’est pas une saison pour elle-même. Elle indique un message à vivre toute l’année. Noël est la promesse de choses à venir, un signe d’espoir. « Un Sauveur est né » ont annoncé les anges, les chants et les cartes de Noël. La manière exacte dont il allait apporter ce salut, n’était pas clair pour les bergers, pour les Rois mages, et même pour Joseph et Marie. Marie, la femme enceinte de l’avenir de Dieu, ne pouvait que simplement méditer sur toutes ces choses dans son cœur. Ce qui était clair, c’est que quelque chose se passait, une nouvelle étape était atteinte dans le plan de Dieu. Il y avait quelque chose à espérer.
Alors que la vie reprend sa routine habituelle, nous faisons bien de méditer sur le sens de Noël pour cette année à venir. Nous aussi sommes enceintes de l’avenir de Dieu, dans l’attente du déroulement de ses desseins, tout en sachant que la pleine compréhension nous échappe pour l’instant. Jésus est venu pour restaurer les objectifs initiaux de Dieu… pour toutes choses. Donc nos vies, dans tous les domaines, doivent être vécues maintenant à la lumière de cet avenir.
Nos maisons sont le point de départ pour que cet avenir se concrétise en ‘habitations de guérison et de repos’, comme indiqué ci-dessus ; ‘comme des avant-postes sûrs et paisibles du Royaume de Dieu’.
Ce sont nos prières pour la nouvelle maison dans laquelle Romkje et moi-même nous nous sommes installés, le mois dernier, dans le centre d’Amsterdam, alors que nous attendons avec intérêt ce que Dieu a pour nous en cette nouvelle année.
À la semaine prochaine,